Initialement le métier d’étalonneur consistait essentiellement à homogénéiser les tirages des différentes scènes d’un film pour en faire un tout cohérent. Mais au fil du temps et surtout grâce au numérique, ce métier à pris une dimension de plus en plus artistique et l’étalonneur a été amené à devenir un peintre sur vidéo. Les grands peintres ont passé leur vie à chercher la manière dont la lumière, les couleurs, les textures pouvaient interagir entre elles et transmettre une émotion, et c’est pour cette raison qu’il est fortement recommandé de s’inspirer de la peinture lorsque on veut créer une ambiance dans un film.
Le color grading pour travailler l’harmonie des couleurs
L’impact d’une couleur sur le spectateur varie selon si cette couleur est seule ou juxtaposée à d’autres couleurs. Je ferai un article plus approfondi sur les différentes techniques pour trouver des couleurs qui se marient harmonieusement à une couleur de référence, mais pour l’instant nous allons simplement aborder le concept de couleurs complémentaires et comprendre comment il peut s’utiliser au travers d’une calibration colorimétrique vidéo.
En partant des trois couleurs primaires que sont le cyan (Bleu), le magenta (Rouge) et le jaune, on obtient traditionnellement la couleur complémentaire d’une couleur primaire en mélangeant les deux autres couleurs restantes. Par exemple pour obtenir la couleur complémentaire du bleu il suffit de mélanger le jaune et le magenta ce qui nous donne du orange. Pour vous éviter de vous creuser la tête vous pouvez tout simplement vous aider d’une roue chromatique comme celle ci-dessous, il vous suffira pour trouver la couleur complémentaire d’une couleur donnée de considérer celle qui lui est diamétralement opposée.

Mais concrètement quel est l’intérêt dans l’étalonnage de vos rushes. Et bien c’est assez simple, au même titre que le nombre d’or le cerveau à tendance à trouver harmonieux la juxtaposition de couleurs qui sont complémentaires. Si ces couleurs complémentaires sont utilisées habilement elles permettent de détacher le sujet principal de son univers et ainsi le mettre en lumière tout en préservant une harmonie colorimétrique. Par exemple, en ajoutant subtilement du bleu dans les ombres ou dans l’arrière plan et du orange dans les hautes lumières ou sur le sujet on créé un effet stylistique très intéressant.

Le color grading pour sculpter la lumière
Une bonne prise est avant tout une scène dont l’éclairage a été bien travaillé à la base, et on ne fait pas de miracles avec la correction colorimétrique bien qu’on puisse parfois se laisser surprendre. Avec le color grading on joue sur l’intensité lumineuse au même titre qu’un peintre renforce les zones obscures pour souligner tout ce qui doit être mis en lumière, c’est le principe élémentaire du contraste. Le contraste accentue la différence entre les zones lumineuses et les zones obscures ce qui à pour effet de détacher les éléments de l’image en fonction de leur luminosité originale. Avec les logiciels de correction colorimétrique on peut choisir de retravailler la lumière sur des zones précises de l’image à l’aide de masques et de méthodes de tracking ou traiter la globalité de la scène.

Le color grading pour travailler la texture
Au même titre qu’un peintre joue avec ses différents types de pinceaux afin d’apporter du détails à certaines zones et en adoucir d’autres, le color grader travaille la texture de l’image pour créer une ambiance et mettre en valeur ce qui a de l’importance. Globalement cela consiste à flouter ou à donner du piquet à l’image, dans un cas concret cela pourrait être le lissage de la peau d’un visage et l’apport de détails au regard.

Conclusion sur le color grading
Le color grading a pour objectif premier de traduire une volonté artistique, de raconter une histoire, de plonger le spectateur dans un univers. Vous devez essayer d’apporter du sens à vos choix. Que voulez-vous mettre en avant ? Quelle ambiance voulez-vous traduire ? Il faut s’inspirer de clips, de films mais aussi de photos et de tableaux Le color grading est une étape fondamentale dans le flux de production vidéo pro et ce n’est pas pour rien, il s’agit véritablement d’une couche de traitement qui fera la différence dans vos réalisations.
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